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le Toro d'Arles

                                                      nomade - 2.0


NOMADE 2.0 – Eric Rolland fin 2021 – Huile, pastels, sur toile, bois ; quelques collages sans doute.

La série se poursuit, d’autant plus énigmatique.

De quelles obsessions ou fantasmes projetés s’agit-il ?

Deux silhouettes dérisoires, minuscules, face à un des paysages gigantesques, glacés, en fusion, déchaînés, ravagés.

Les échelles sont sans rapport comme celles de deux infinis. Mesure démesure de l’insondable inconnaissable.

Les personnages figurés seront-ils engloutis, sont-ils des survivants, des témoins pour le futur, des archéologues dépassés, choqués, anéantis ?

Des témoins de la Vie face à une Apocalypse dont nous saisissons les prémices dès maintenant ? Des vibrions dérisoires ?

Cette suite d’un mystère d’un au-delà gazeux et impénétrable pourrait procéder d’une métaphore d’une résistance vaine mais acharnée au déchaînement de l’incontrôlable,

tout en persistant aveuglément à le favoriser. Absurdité totale d’un monde aux repères disparus.

Les deux silhouettes pourraient figurer Vladimir et Estragon après qu’ils eussent pris conscience que Godot ne viendra jamais, qu’il est donc totalement inutile de l’attendre.

Leur étonnement, leur dépit peut-être, est tel qu’ils errent de lieu en lieu sans parvenir à rien déchiffrer. Il n’y a pour eux que de l’étonnement permanent,

nulle frayeur tant ils sont dépassés, mais attentifs.

Appliqués à vagabonder la suite d’images, quelques prédécesseurs se félicitent d’une filiation multiple.

Apres lecture des Mille et une Nuits, le Petit Prince se réjouit d’un infini poétique, Chaplin montre au Kid des possibles inattendus mais cohérents,

tandis que Jules Verne surveille d’un œil attentif les protagonistes de cet éventuel retour au Centre de la Terre.

Les paysages volcaniques islandais témoignent par leur évidence de l’événement, ce qui en accroit la véracité.

Jean Klépal – décembre 2021